Après une semaine de pause, c'est le retour de l'atelier d'écriture de Leiloona. Le principe: Une photo sur laquelle nous devons écrire un texte. Aucune contrainte stylistique, juste nous et notre clavier.
Cette semaine c'est une photo de Julien Ribot qui nous est proposée.
Il visse sa casquette sur la tête et pénétre dans le petit restaurant de quartier. Ambiance anonyme. Des chaises en formica, un comptoir des plus banal. Sur les tables du ketchup et le menu. Des fleurs sont dans un vase. Elles détonnent dans ce décor sordide. Il jette rapidement un regard dans la salle. Deux hommes dans le fond, un flic au comptoir et la serveuse avec sa cafetière et son uniforme turquoise qui tortille du croupion parmi tout ce petit monde. Il se dirige vers la table la plus proche, la tête basse. Il s'assieds sur un banc, se saisit d'un menu et prend conscience que ses mains sont tâchées. Il les cache rapidement sous la table. Les deux mecs du fond ont un échange qui semble muscler. Le plus grand hausse le ton pendant que le plus petit bombe le torse. Le flic sort finalement un café à la main saluant du menton la serveuse qui lui fait un sourire aguicheur. La télé en fond semble faire un boucan d'enfer. La serveuse s'avance vers lui toute hanche roulante. Elle mâche un chewing-gum de façon provocante.
- Tu veux quoi mon chou?
- Un café.
- Et avec ça?
- Rien.
Elle retourne au comptoir. La télé montre des images d'horreur. Un homme qui sort d'une bijouterie tirant sur tout ce qui bouge. Le journaliste fait état de deux policiers tués et un blessé. Le bijoutier est mort, le butin est énorme. Ses mains tremblent. Soudain, un portrait robot du suspect apparaît à l'écran. Un froid semble s'abattre dans le petit restaurant.
Il regarde autour de lui, la serveuse le fixe. Elle ne semble pas savoir quoi faire. Il se lève lentement. Elle fait non de la tête. Les deux hommes du fond se taisent soudain, comme percevant l'électricité dans l'air. Il sort son calibre de sa poche, le pointe vers les deux hommes, explose la tête de l'un et touche l'autre en plein milieu du bide. Le sang se répand de toute part. La serveuse est là derrière son comptoir tremblante. Il s'approche, la regarde dans les yeux froidement et pointe son flingue sur sa hanche et tire. Elle s'effondre comme une poupée de chiffon en hurlant. Hystérique, elle pousse des cris aigus.
Il sort d'un pas nonchalant. il voulait juste un café. Finalement, la seule satisfaction de cette journée c'est que la serveuse ne pourra plus rouler du cul.
Les autres textes sont sur le blog Bricabook.
14 commentaires:
Ah oui quand même ! Quelle histoire ! je vais hésiter maintenant avant d'aller boire un café !
C'est excellent ! Merci pour ce bon moment
Inspirée par les nombreux policiers et thrillers lus et vus.
Bravo pour ce texte. On ressent parfaitement l'inspiration policière. Tu es douée !
tu regardes trop de films ;-)
et je te trouve bien dure pour cette pauvre fille ;-)
Texte "refroidissant" en ce mois de juillet caniculaire! La chute (celle du texte, pas celle de rein ;-)) est vraiment réussie !
Meurtre gratuit !
Histoire surprenante !
Il est complètement malade ton personnage lol !
Argh ! Pas du tout mon style à la base, mais bien maîtrisé et avec une chute renversante. Bravo.
Je trouve cela très drôle et en même temps, j'ai honte. :)
Oh quel texte ! Je m'attendais à un homme solitaire, peu sûr de lui au début ... Une petite nouvelle très prenante et bien écrite :)
Merci pour tout vos gentils commentaires. Je trouvais mon texte un peu cliché mais c'est sûrement à cause des mes lectures.
C'est super bien écrit ! J'en ai froid dans le dos !
Toute cette violence, ce brin d'humour et la manière dont le texte est écrit, je l'aurais bien vu en cartoon moi. Bon un cartoon sanglant, mais si drôle à la fois ; )
J'aime beaucoup texte, bien écrit et surprenant :)
Wow, ça envoie ! Et le coup final (si je puis dire) sur le roulement des hanches ... bravo ! Joli clin d'oeil à la narration et joli cercle narratif du coup.
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