99 francs de Frédéric Beigbeder
La quatrième de couverture: «En ce temps-là, on mettait des photographies géantes de produits sur les murs, les arrêts d'autobus, les maisons, le sol, les taxis, les camions, la façade des immeubles en cours de ravalement, les meubles, les ascenseurs, les distributeurs de billets, dans toutes les rues et même à la campagne. La vie était envahie par des soutiens-gorge, des surgelés, des shampoings antipelliculaires et des rasoirs triple-lame. L'oeil humain n'avait jamais été autant sollicité de toute son histoire : on avait calculé qu'entre sa naissance et l'âge de 18 ans, toute personne était exposée en moyenne à 350 000 publicités. Même à l'orée des forêts, au bout des petits villages, en bas des vallées isolées et au sommet des montagnes blanches, sur les cabines de téléphérique, on devait affronter des logos "Castorama", "Bricodécor", "Champion Midas" et "La Halle aux Vêtements". Il avait fallu deux mille ans pour en arriver là.»
Mon avis: Retour de Beigbeder dans mes lectures. Après m'avoir conquise avec L'amour dure 3 ans voyons voir ce que donne son succès 99 francs.
L'histoire est simple Octave est un publicitaire toxicomane complètement déjanté qui nous raconte un petit bout de sa vie. Vive les orgies, les nez poudrés et autres vannes complètement upside down. Le récit est haut en couleur et l'on ne s'ennuie pas durant la lecture.
Le personnage d'Octave, figure centrale du livre est complètement en décalage avec la société. On le sent paumé, un peu perdu. Jetant un regard acerbe sur la société, il tourne en dérision et critique tout ce qui touche à la pub. Octave est attachant mais également agaçant car il dérange par son point de vue décalé et pourtant parfois si juste.
Le style de l'auteur est vraiment particulier. Les chapitres se divisent entre les 6 pronoms personnels, changeant à chaque fois la narration utilisée mais continuant pourtant l'histoire. L'écriture est hachée, rapide et donne un rythme effréné à tout ce qui se déroule dans le roman. Personnellement, j'ai trouvé que l'écriture collée parfaitement au personnage d'Octave, toujours un peu dans le speed, toujours un peu ironique. On sent un réel effort de l'auteur à vouloir créer cet effet de style. Une écriture qui semble donc très travaillée et pensée. On retrouve également un langage très familier voire parfois grossier qui colle là aussi parfaitement à l'univers qui nous est dépeint.
Pour résumer: Un livre à lire, une dextérité d'écriture à admirer.
Ma note: 8/10
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