Ce mois- ci, je ne vous présente pas un grand roman classique mais plutôt un poème qu'une grande partie d'entre nous a sûrement appris à l'école.
Souvenez- vous... L'angoisse d'aller réciter ce poème devant tous les camarades. Se lever et aller jusqu'au tableau sans trébucher. Le regard de l'enseignante qui attend de façon bienveillante que vous preniez votre courage à deux mains pour commencer à réciter. Puis, la grande inspiration avant de débiter ces quelques vers:
L'albatros
Souvent, pour s'amuser, les hommes d'équipage
Prennent des albatros, vastes oiseaux des mers
Qui suivent, indolents compagnons de voyage,
Le navire glissant sur les gouffres amers.
A peine les ont-ils déposés sur les planches,
Que ces rois de l'azur, maladroits et honteux,
Laissent piteusement leurs grandes ailes blanches
Comme des avirons traîner à côté d'eux.
Ce voyageur ailé, comme il est gauche et veule!
Lui, naguère si beau, qu'il est comique et laid!
L'un agace son bec avec un brûle-gueule,
L'autre mime, en boitant, l'infirme qui volait!
Le Poète est semblable au prince des nuées
Qui hante la tempête et se rit de l'archer;
Exilé sur le sol au milieu des huées,
Ses ailes de géant l'empêchent de marcher.
Charles Baudelaire, Les Fleurs du mal
Il y a des textes qui vous marque et celui- ci en fait partie. Je me souviens le moment où j'ai découvert le texte et où j'ai compris stupéfaite, que la poésie voulait vraiment dire quelque chose et que ce n'était pas seulement des mots qui rimaient bêtement.
Ce poème, je le connais encore par coeur aujourd'hui...
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