samedi 26 juillet 2014

L'Oeuvre d'Emile Zola

L'Oeuvre d'Emile Zola, Livre de Poche, 535 pages

La quatrième de couverture:Dans aucun autre roman Zola n'a mis autant de lui-même que dans L'Oeuvre. Zola, le critique d'art, ami de Cézanne, fervent défenseur, contre l'art officiel, de Manet, de Monet et de toute l'avant-garde qu'incarne Claude Lantier dans le roman. Zola, l'écrivain naturaliste, rêvant de donner son existence entière « à une oeuvre où l'on tâcherait de mettre les choses, les bêtes, les hommes, l'arche immense ». Zola, l'homme enfin, et les souffrances quotidiennes de la création vues à travers l'insatisfaction permanente et l'angoisse de déchoir d'un peintre génial et d'un romancier travailleur. Roman de la passion de l'art au détriment de la vie et de l'amour, L'Oeuvre met en scène à la fois l'enthousiasme d'une révolution artistique et le drame éternel de l'artiste aux prises avec la création. 

Ce que j'en pense: Avec L'Oeuvre je poursuis ma découverte de la série Rougon- Macquart. Ici Emile Zola met en scène Claude Lantier, le fils de Gervaise. Celui- ci veut devenir peintre à tout prix.
Vous l'aurez compris, dans cet opus, l'auteur s'attache à la question de l'esthétisme. Pour cela il utilise plusieurs personnages d'artistes qui débattent tout au long du livre autour de ce thème.
Claude, le personnage principal est un peintre obsédé par le plein air. Il n'a de cesse de peindre des femmes nues et des paysages. Jamais satisfait de son travail, il se perd dans sa recherche de beauté allant jusqu'à la folie. L'intrigue n'est pas pleine de rebondissements mais elle suit tranquillement son cours sans pour autant créer de l'ennui.
Sa femme Christine, incarne le point de vue féminin du livre. Elle ne comprend pas grand chose à l'art mais incarne dans le roman le personnage de la femme aimante qui sacrifie tout pour son homme.
Sandoz est l'ami d'enfance de Claude. Son ambition de devenir écrivain lui fait tenir des propos très intéressant à propos de l'écriture. Il parle notamment du réalisme recherché dans l'écriture. Ce personnage a d'ailleurs pour ambition d'écrire une série de roman sur une famille:"Je vais prendre une famille, et j'en étudierai les membres, un à un, d'où ils viennent, où ils vont, comment ils réagissent les uns sur les autres; enfin, une humanité en petit, la façon dont l'humanité pousse et se comporte." (page 250). Cela ne vous rappelle rien? Sandoz, c'est Emile Zola. L'auteur a travers ce personnage exprime sa propre opinion et s'incarne lui- même.
Au-delà de cela, de nombreuses références à des peintres sont faites. Nous découvrons donc au détour d'une page Courbet ou Delacroix. Zola pose également la question de la lumière et du réalisme dans la peinture ce qui n'est pas sans rappeler la problématique des impressionnistes  
J'ai apprécié le récit de Zola même si il marque franchement la différence avec les quelques romans précédents qui versaient plus vers du romantisme. Ici, on retombe dans du naturalisme pur et dur où le texte monte en puissance au fur et à mesure atteignant son climax à la fin avec un passage des plus émouvant. Ce qui est tragique dans ce livre c'est que dès les premières pages on a le sentiment que cela va mal finir. Le lecteur se retrouve donc spectateur de cette lente déchéance que nous décrit l'auteur avec brio.
Ce que j'apprécie aussi avec Emile Zola c'est que son texte fait encore écho de nos jours (voir photo Instagram qui suit l'article). C'est triste de voir que rien n'a changé depuis le temps. Finalement si Zola revenait, il ne serait pas tant dépaysé.
Bref: Un bon roman qui renoue avec du naturalisme pur et dur.


Rendez-vous sur Hellocoton !

Aucun commentaire: