Le ventre de Paris d'Emile Zola
La quatrième de couverture: Le Ventre de Paris, ce sont les Halles, avec leur « souffle colossal épais encore de l'indigestion de la veille », leurs montagnes de mangeailles, de viandes saignantes, « de choses fondantes, de choses grasses », de « gradins de légumes » d'où montent « le râle de tous les potagers de la banlieue ». « L'idée générale, écrit Zola, est le ventre, la bourgeoisie digérant, ruminant, la bête broyant le foin au râtelier, la bedaine pleine et heureuse se ballonnant au soleil. » Aux « Gras » s'opposent les « Maigres » : Florent, un proscrit du 2 Décembre revenu à Paris qui fomente un complot contre le régime et sera dénoncé par Lisa, sa belle-sœur, une charcutière « au grand calme repu ». Florent retourne en prison et c'est à son ami Claude Lantier, le futur héros de L'Œuvre, que revient le mot de la fin : « Quels gredins que les honnêtes gens ! »
Mon avis: Zola sera toujours Zola. Au fur et à mesure que je découvre la série des Rougon- Macquart, je me sens emportée par cette écriture si particulière.
L'histoire relate des bribes de la vie de plusieurs personnages dont le point commun se trouve être les Halles de Paris. Pas de grandes péripéties, pas de rebondissements permanents, juste des bribes de la vie quotidienne de personnes faisant vivre les Halles à cette époque. Au premier abord, cela pourrait paraître vraiment ennuyeux mais la beauté de l'écriture rattrape rapidement le manque d'action.
Les personnages bien que nombreux ont chacun leurs caractéristiques propres et sont décrits autant physiquement que moralement de façon pointu par l'auteur. Mais, le vrai personnage principal dans ce livre, ce sont les Halles de Paris. A la fois actrices et décor de l'histoire, elles sont présentes en permanence dans ce roman. Le lecteur a tôt fait de comprendre que le ventre de Paris c'est elles. De magnifiques descriptions lui sont consacrées et c'est un véritable bonheur d'en découvrir les tours et détours ainsi que les moindres recoins. Ce qui est ingénieux c'est qu'à travers chaque personnage c'est un nouveau pan de ces Halles qui nous est dévoilé.
Bien évidemment, parler du style de Zola ne peut se faire en quelques lignes. Le ventre de Paris est écrit dans le plus pur style naturaliste renfermant des descriptions bouleversantes et poétiques.
Pour résumer: Un petit bijou de la littérature française.
Ma note: 10/ 10
Les premières lignes: Au milieu du grand silence, et dans le désert de l'avenue, les voitures de maraîchers montaient vers Paris, avec les cahots rythmés de leurs roues, dont les échos battaient les façades des maisons, endormies aux deux bords, derrière les lignes confuses des ormes. Un tombereau de choux et un tombereau de pois, au pont de Neuilly, s'étaient joints aux huit voitures de navets et de carottes qui descendaient de Nanterre; et les chevaux allaient tout seuls, la tête basse, de leur allure continue et paresseuse, que la montée ralentissait encore.
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