La Fortune des Rougon d'Emile Zola, Folio Classique, 460 pages
La quatrième de couverture: A ce moment, le gendarme Rengarde écarta brusquement la foule des curieux. Dès qu'il avait appris que la troupe revenait avec plusieurs centaines d'insurgés, il s'était levé. Dehors, sa blessure se rouvrit, le bandeau qui cachait son orbite vide se tacha de sang. Sa tête pâle enveloppée d'un linge ensanglanté, il courut regarder chaque prisonnier au visage, longuement. Et, tout d'un coup:
"Ah! le bandit, je le tiens!" cria-t-il.
Il venait de mettre la main sur l'épaule de Silvère. Rengade se tourna vers l'officier, qui n'avait pu trouver parmi les soldats les hommes nécessaires à une exécution.
"Ce gredin m'a crevé l'oeil, lui dit-il en montrant Silvère. Donnez-le moi... Ce sera autant de fait pour vous."
Mon avis: Je me lance enfin dans la lecture de la magnifique fresque sociale d'Emile Zola, les Rougon-Macquart. Voulant faire les choses comme il faut, je me suis donc attaquée au premier opus de cette fresque La Fortune des Rougon.
J'avais déjà lu plusieurs livres de la série mais cela faisait un moment que l'idée de les lire tous et dans l'ordre me trottait dans la tête...
La Fortune des Rougon introduit la généalogie de ce qui sera la famille Rougon-Macquart. Ainsi nous remontons aux origines découvrant que ces deux familles ont un point commun: Adélaïde Fouque. Ancrant les principales caractéristiques de ces deux familles, La Fortune des Rougon est une merveilleuse ouverture à cette fresque qui contient 20 tomes.
Dans ce premier roman, nous assistons depuis Plassans à la révolution qui mettra Napoléon III au pouvoir. Ainsi, à travers le regard des différents personnages, nous découvrons un pan de l'histoire ainsi que les différentes intrigues politiques qui se nouent dans ce petit village. L'intrigue avance lentement et sûrement, mettant l'accent sur la psychologie et les caractères des personnages plus que sur l'action.
Les protagonistes sont vraiment nombreux et j'ai parfois eu de mal à me repérer dans l'arbre généalogique tortueux de cette famille. Heureusement, la solution se trouvait sur la toile à partir de laquelle je me suis imprimée l'arbre généalogique de la famille me permettant ainsi de bien situer tout le monde.
Deux personnages se détachent selon moi dans ce tome. Pierre Rougon, fils d'Adélaïde Fouque et Pierre Rougon, est le premier né de la famille. Personnage avec une grosse ambition, il veut absolument devenir riche et dominer Plassans. C'est un personnage rusé et profiteur qui n'hésite pas à manipuler ses proches pour arriver à ses fins. Il a une véritable obsession pour l'argent.
Le second personnage est Antoine Macquart, fils d'Adélaïde Fouque et de Macquart. Comme vous l'aurez compris, c'est le demi frère de Pierre Rougon. Comme son père Antoine est un ivrogne, grossier et rustre que la vengeance anime.
A travers ces deux personnages, c'est la notion d'hérédité que veut étudier Zola qui se dessine. Ayant lu plusieurs livres de la série, j'ai retrouvé les caractéristiques des deux familles. En écrivant les Rougon-Macquart, Zola voulait prouver l'importance de l'hérédité dans une famille. Il voulait également mettre en avant son style naturaliste. C'est d'ailleurs dès les premières lignes que se dessinent les caractéristiques du genre: des détails, des précisions, des descriptions qui visent à peindre la réalité telle qu'elle est. Malgré de nombreuses descriptions, aucune lourdeur. La langue est soignée et d'une richesse sans nom. C'est un véritable régal.
J'ai également apprécié le traitement des points de vue qui donne du rythme à une intrigue qui avance au final très peu tout le long du livre.
Pour résumer: Un véritable plaisir que je renouvellerai avec la suite, La curée.
Ma note: 9/10
Les premières lignes: Lorsqu'on sort de Plassans par la porte de Rome, située au sud de la ville, on trouve, à droite de la route de Nice, après avoir dépassé les premières maisons du faubourg, un terrain vague désigné dans le pays sous le nom d'aire Saint-Mitre.
L'aire Saint-Mire est un carré long d'une certaine étendue, qui s'allonge au ras du trottoir de la route, dont une simple bande d'herbe usée la sépare. D'un côté, à droite, une ruelle, qui va se terminer en cul-de-sac, la borde d'une rangée de masures; à gauche et au fond, elle est close par deux pans de muraille rongés de mousse, au-dessus desquels on aperçoit les branches hautes des mûriers du Jas-Meiffren, grande propriété qui a son entrée plus bas dans le faubourg. Ainsi fermée de trois côtés, l'aire est comme une place qui ne conduit nulle part et que les promeneurs seuls traversent.
D'autres avis avec: Jenta3 et Pimprenelle
D'autres avis avec: Jenta3 et Pimprenelle
1 commentaire:
Moi aussi je me suis lancée dans cette saga. Je vais commencer "La curée" après avoir lu le premier pendant les vacances. La critique de "La fortune des Rougon" sera d'ailleurs mise sur mon blog prochainement.
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