mardi 8 mai 2012

"L'élu des runes: 1 Hétaïra" de Gérald Gambier

  L’élu des runes : 1 Hétaïra de Gérald Gambier, La Taillanderie, 413 pages, 19,90€

La quatrième de couverture : Jacq Valente, photographe de province, amoureux bafoué et passionné d’histoire a eu le tort de s’intéresser de trop près aux roses d’or du Vatican.
De la rune d’or des Vikings aux nazis de l’Ahnenerbe, sans compter le mystère de la tombe de l’abbé Leroy, il se trouve entraîné malgré lui dans un monde qu’il ne maîtrise pas et où cette rune va décider de son destin. Celui-ci croisera le crépuscule d’un nazi repenti, l’avatar d’une hétaïre, un hacker génial, un faux marquis hanté par la Fin des Temps, un homme politique déchu et l’esprit simple d’un ami qui n’en est pas un.
Jacq Valente perdra ainsi sa naïveté dans les eaux troubles de la trahison et de la mort, devenues brutalement son quotidien.
 Mon avis :
La couverture : Je trouve la couverture très énigmatique. Cette dernière met en scène une femme nue de dos avec un tatouage de rose rouge sur l’épaule.  Au centre, une représentation religieuse mettant en scène le pape donnant une rose d’or à des prêtres.  Il semble que ce livre soit pleins de symboliques et ait un rapport fort avec le monde religieux.
L’histoire : Jacq Valente, un photographe réputé pour ses photos de gastronomie, se retrouve prit au piège entre plusieurs organisations  à la recherche de la rose d’or pontificale. L’histoire est pleine de rebondissements et démarre sur les chapeaux de roues.  Le lecteur entre donc tout de suite dans l’histoire comme happé par le mystère qui est entrain de se tisser autour du personnage principal. De multiples rebondissements jalonnent le livre perdant  parfois le lecteur par leur complexité. J’avoue avoir décroché par moment où avoir été obligé de faire des retours en arrière afin de mieux comprendre où le récit se situait exactement.
Les personnages : Le personnage principal, Jacq Valente, est un photographe dépressif, malmené par son ex. Le personnage s’avère très intelligent mais un peu caricatural. Son caractère semble extrême tantôt Caliméro, tantôt Indiana Jones, ce personnage peut aussi se montrer pédant et d’une ironie irritante. Elément central du livre il m’a plus agacé qu’autre chose. Le livre met également en scène Nathalie, jeune femme hétaïre, ex de Jacq et  complètement manipulatrice, ce personnage a beaucoup plus de relief que le personnage principal. J’ai trouvé que sa psychologie était plus complexe et intéressante que celle de Jacq.  Bien sûr, comme dans tout thriller, il faut un policier. Ici, nous rencontrons Courtois un policier au fort caractère mais très peu présent dans le livre.
Le style de l’auteur : Comme je vous l’ai dit précédemment, le lecteur entre de plein fouet dans l’histoire. Dans un premier temps, ce qui m’a frappé c’est que les chapitres n’étaient pas réellement séparés et plutôt serrés. Volonté de l’auteur ou de la maison d’édition, je n’en sais rien. Mais du coup, on se retrouve face à un texte dense et très serrés. Tout le long du livre, l’auteur dissémine des menus informations qui éveillent la curiosité du lecteur et lui donne envie d’aller plus loin dans l’œuvre. Le style d’écriture est plutôt fluide et l’ensemble s’en trouve agréable.
L’auteur étant un spécialiste du symbolisme, c’est sans surprise que l’on retrouve de multiples images symboliques, telle que la rose ou des énigmes.  A propos du symbolisme, certains éléments ne sont pas sans rappeler certains passages du Da Vinci Code. Ainsi, dans L’élu des runes  vous lirez « Sous la rose se trouve la vérité » ce qui me rappelle personnellement que le secret du code Da Vinci se trouve sous la rose ligne. Un des passages final de L’élu des runes fait appel à des anges et à une flèche qu’il faudrait suivre…Ici c’est Anges et Démons qui me vient en tête avec le fameux passage où il s’agit de suivre les flèches des anges… Grande fan de Dan Brown, je me suis trouvée plutôt agacée par ces passages.
Autre bémol, les dialogues… Autant le récit est très agréable à lire autant les dialogues sont pesants. L’auteur use de métaphores parfois un peu clichés. Certains personnages sont pompeux et agaçants dans leur parole (notamment le personnage principal). Le style est parfois maladroit (pourquoi préciser que quelque chose est dit sur un ton ironique alors que le lecteur le sait bien ?!). Pour moi, le pire dialogue se trouve aux alentours des pages 350… S’étalant sur plusieurs pages, il est un exposé de plusieurs prophéties de la Vierge. Contenant un symbolisme lourd et des précisions inutiles rendant le texte pesant, ce passage m’a semblé être un véritable chemin de croix que j’ai affronté en lisant en diagonale.
Les dernières pages, quant à elle, ne sont pas décevantes et viennent relever le tout, ouvrant un nouveau mystère et laissant entrevoir l’intrigue d’un prochain tome de L’élu des runes.
Pour résumer : Malgré des dialogues très maladroits, l’auteur signe un récit prenant qui donne envie de lire la suite des aventures de Jacq Valente.
 Ma note : 3/5
 Les premières lignes : Estuaire de la Seine, 892 après Jésus-Christ.
Le disque rouge-grenat du soleil ressemblait à une énorme hostie sanguinolente. Avant de disparaître derrière la courbure de l’océan, de ses derniers feux, il embrasait le ciel entier d’un étrange dégradé de pourpre. Sur la côte, les habitants s’arrêtèrent de travailler, fascinés par ce spectacle inhabituel et inquiétant. Un frisson de terreur les parcourut, venu du fond des âges et entretenu par les invasions vikings qui se succédaient depuis une quarantaine d’années dans la région. Cette couleur présageait le sang.


Je remerice les éditions La Taillanderie et Les agents Littéraires pour leur confiance et cette lecture.

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